Applis : l’état sonne la fin de la « récré »
Au nom de la protection des données, la Commission européenne avait déjà interdit à ses employés d’installer TikTok sur leurs téléphones professionnels.
Les gouvernements américain et canadien en avaient fait de même sur l’ensemble des appareils fournis par leurs administrations, et le Parlement européen exhortait même ses agents à la supprimer de leurs appareils personnels. Alors quand, en France, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a décidé d’interdire le téléchargement et l’installation d’applis “récréatives” sur les téléphones fournis aux agents, le 24 mars, la nouvelle n’a pas surpris grand-monde. Elles ne présentent pas, précise le ministère, « les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants ». Et elles « peuvent donc constituer un risque sur la protection des données des administrations et de leurs agents publics ». Au-delà de TikTok et des réseaux sociaux, seraient visées les applications de jeux telles Candy Crush ou celles de streaming comme Netflix.
Si l’interdiction s’applique « sans délai » et de « manière uniforme », quelques-uns de ses contours demeurent flous. Quid des communicants ? « Des dérogations pourront être accordées à titre exceptionnel pour des besoins professionnels tels que la communication institutionnelle d’une administration », indique le ministère. Et si seuls les agents de la fonction publique d’État sont dans un premier temps concernés, le gouvernement attend des ministères qu’ils incitent les organismes placés sous leur tutelle, mais également les fonctions publiques territoriale et hospitalière à faire de même. À suivre.
ANTOINE GAZEAU